Patrimoine

ÉGLISE de PANAZOL : ST-PIERRE-ÈS-LIENS
« Saint-Pierre-es-Liens » ou « aux Liens » fait référence au récit de l’emprisonnement de Pierre à Jérusalem par le roi Hérode Agrippa en l’an 43.
Reconstruite au Xlllème sur une première église romane du Xlè, puis agrandie au XVème et au XVIème. La révolution de 1789 génère un changement de propriété qui passe à la Commune avec destruction d’une grande partie du mobilier. Au XIXè, restaurations nombreuses.
INTERIEUR / CHAPELLE SUD (à droite en entrant) :
Autel en marbre blanc de fin XIXème, venant du Chœur et enlevé suite aux directives de «Vatican II» en 1965.
Vitrail du XVIème, restauré en 1850 par le peintre verrier Oudinot : il est le résultat d’un montage de 2 scènes provenant de 2 verrières distinctes : la «décollation» de St-Jean-Baptiste et, au registre inférieur, la Visitation. Il est le plus remarquable de l’église.
4 tableaux :
la Vierge en prière du XVIIIème,
Ste-Véronique tenant une étoffe représentant le visage du Christ, daté 1873 ,
l’ Assomption de la Vierge (XIXème);
Ste -Valérie présentant sa tête à St-Martial ( fin XVIIème)
INTERIEUR / CHAPELLE dite BERMONDET
Chapelle expiatoire, suite à condamnation des meurtriers de Pierre Bermondet, seigneur de Boucheron, seigneur de La Quintaine et lieutenant général du Sénéchal du Limousin.
Remarquer :
Un bénitier taillé dans le granit, avec un écusson du XVIème
Des fonds baptismaux, cuve carrée en granit taillé
Une Piéta, sculpture en calcaire taillé peint du XVlème (objet classé)
Un ensemble de 3 verrières, avec la Crucifixion (du XVlème)
LE CHOEUR
Le maitre-autel est en granit, style moderne et épuré.
Important vitrail de St-Jean-Baptiste et St-Pierre, fin XIXème
sur la droite, un vitrail ou plutôt un ensemble de 3 verrières historiées, daté XVIème et restauré vers 1850 par Oudinot. C’est le thème de la Nativité au centre et, au registre inférieur, les armoiries du donateur du vitrail.
CHAPELLE NORD
Construite au XIXème. Le vitrail central représente Charles Borromée, daté 1882.
Statues modernes de St-Antoine de Padoue et de Ste-Thérèse de l’Enfant-Jésus.
MUR NORD/ FACE ENTREE
sculpture du Christ- en- Croix, bois taillé polychrome, milieu du XVIème
Sous le Christ- en -Croix, Bas-relief représentant la Vierge et un personnage en prière et, à gauche, Ste-Catherine.
AU FOND : LA TRIBUNE
Agrandie fin XXème
CHEMIN DE CROIX
15 plaques en granit, émaillées. Peinture à l’émail sur support cuivre. Mises en place fin XXème œuvre de MAïTE DORAT-PECAUD, émailleuse. Elles remplacent l’ancien chemin de croix, en plâtre, déposé en 1988 , lors de la réfection intérieure de l’église.
AU PLAFOND
Lustre monumental du XIXè, en laiton et verrerie.
MAIRIE
L’histoire de cette magnifique bâtisse du 19ème siècle se confond avec celle de la commune de Panazol.
Contexte Général
En 1862, Panazol compte 1422 habitants. C’est un bourg rural traditionnel tourné vers l’agriculture, la vigne (sur les contreforts appelés aujourd’hui Grande Vigne, rue des Vignes) et surtout le maraichage. Panazol fut appelé « le jardin de Limoges », puisque chaque jour les maraichers descendaient vendre leurs légumes sur les marchés de la capitale régionale. Autour du bourg, centre économique, des terres cultivées par les fermiers et des demeures bourgeoises : Château de la Quintaine, de la rue, de Morpiénas (détruit dans les années 1980) … et le château de la Beausserie.
Histoire du château de la Beausserie
Le château de la Beausserie fut achevé de construire en 1861 à la demande de Guillaume GUYBERT de la BEAUSSERIE. Construit à près de 500 mètres du bourg de Panazol, ce qui prouve selon P. Grandcoing dans son ouvrage (Demeures et distinction des châteaux et châtelains au 19ème siècle en Haute-Vienne) « une volonté de distanciation entre le château et le village, entre le châtelain et les villageois, voir ici entre le château et la maison ancestrale des Guybert de la Beausserie située au centre du bourg ».
Le concepteur du château est le Limougeaud Joseph Texier, il est en pierres calcaires et en briques. Le choix de ce style a été fait afin de distinguer le château du bâti environnant grâce aux jeux des couleurs et à la polychromie de l’édifice. Cinq châteaux de ce type furent construits : la Beausserie 1861, Valmath 1862 (commune d’Ambazac), Le Boucheron 1886 (commune de Bosmie l’aiguille), Les Combes 1874 (commune de Dompierre-les-Églises), Le Bréjoux 1887 (Commune de Solignac).
Le fils de Guillaume de la Beausserie, Alfred, a hérité du château mais il ne venait que de temps en temps car il était conseiller à la Cour des Comptes à Paris. Les Guybert de la Beausserie étaient une famille bourgeoise puissante et riche qui possédait 17 hectares de terre cultivables autour du château. Des fermiers métayers s’occupaient de ces terres. Il faut savoir qu’ils participaient beaucoup à la vie locale et qu’ils sont devenus conseillers municipaux.
Les Guybert de la Beausserie ont vendu le château au Comte O’Toole qui était aussi propriétaire du château de la Quintaine. Sa fille, Mme de Beaulieu aimait beaucoup la Beausserie mais le château à était vendu à Mme Antoinette Fischer en 1937 pour 200 000 d’anciens francs.
En 1945, le château à était vendu 3 050 000 d’anciens francs à l’Aide Sociale Militaire pour installer une colonie de vacances.
17 ans plus tard, Le 10 septembre 1962, grâce à la compréhension du Général d’Armée Zeller, le maire Pierre Guillot put faire cette acquisition, moyennant la somme de 230 000 nouveaux francs. Plusieurs travaux d’aménagement vont être réalisés, et c’est ainsi qu’en 1969, le « Château » deviendra la Mairie.
Le château a de nombreuses particularités : outre sa couleur inhabituelle en Limousin, il possède cinq cheminées gigantesques, mais quatre sont factices, une seule est vraiment destinée au feu, celle qui arrivait dans les cuisines situées au sous-sol de la maison à la place des bureaux du C.C.A.S.
A partir de 1983, de nombreux travaux de rénovation seront exécutés, pour aboutir à un bâtiment remarquable, trônant au milieu d’un parc de 7 hectares.
Le grand homme de lettres limousin, Georges-Emmanuel Clancier, nous rappelle que notre château :
« suscite le songe et la légende et dont la beauté n’est jamais voyante ni frivole, mais voilée de grâce et de mystère ».
